1,2 milliards de francs et trois ans de travaux. La faculté de Jussieu vient de savoir à quelle sauce elle va être traitée. Hier, le ministre de l'Education, François Bayrou, a dévoilé les grandes lignes du désamiantage de l'Université parisienne, au centre d'une polémique depuis plusieurs mois. Après les revirements successifs et les informations contradictoires, émanant tour à tour du ministère de l'Education ou de l'Elysée, le plan des travaux est enfin établi. Les premiers coups de déflocage commenceront en avril prochain. Ils ne s'achèveront qu'en octobre 1999, pour la rentrée.

"Nous avons fait le choix de l'arrachage complet et définitif de l'amiante à Jussieu. Les travaux de désamiantage seront exécutés au plus vite", a précisé François Bayrou. Les étudiants demeureront dans les locaux durant le temps du traitement. Certains seront replacés dans d'autres établissements, lors de l'assainissement des parties du bâtiment. Des préfabriqués provisoires seront installés, à l'intérieur de l'université, ainsi qu'à Gentilly. Enfin, le Commissariat à l'énergie atomique accueillera les étudiants délogés.

L'annonce des travaux semble satisfaire tout le monde. La tension croissait depuis quelques jours. Les étudiants s'apprêtaient à entamer une série de manifestations de protestation. En avançant de deux jours l'annonce de son plan, le ministre de l'Education a permis de faire retomber la crise. Le financement devrait se dérouler en plusieurs phases. Dès la rentrée, 200 000 millions de francs seront alloués pour la première tranche de travaux. 200 000 autres millions s'y ajouteront l'an prochain. Enfin, 400 000 millions versés en 1998 et 1999 devraient permettre d'achever le désamiantage. Sur l'ensemble, plus des trois quarts serviront au seul déflocage. Le dernier quart permettra quant à lui de construire les bâtiments provisoires.